Etre modèle et poser pour les peintres, est devenu un vrai métier. Un métier où la concurrence est grande. S’il fallait auparavant avoir un peu de culot et se présenter à la porte de n’importe quelle académie pour décrocher des séances de pose, c’est beaucoup moins vrai aujourd’hui. Il ne suffit plus d’avoir une esthétique harmonieuse ou un corps digne d’intérêt. Il faut aussi savoir poser. Dans les ateliers de dessin, on demande au modèle de se mouvoir dans l’espace, de savoir se placer dans la lumière, de se camper par rapport au public. De la pose statique aux poses en mouvement, le modèle se doit de proposer une collection complète d’attitudes qu’il adaptera en fonction de la durée des poses (entre 2 et 45 mn). De nombreux modèles calquent leur répertoire de poses à partir des peintures de maîtres. Il n’est pas rare d’avoir une attitude de Saint Sébastien peint par Andréa Mantegna, ou de celle de l’Odalisque immortalisée par François Boucher. On n’imagine pas réellement la difficulté physique de ne plus bouger avec les bras levés, les jambes repliées dans une position inconfortable. Le corps supporte alors de grandes tensions musculaires. Et malgré tout, cela ne suffit pas pour que s’ouvrent en grand les portes des ateliers. Il doit se créer quelque chose entre l’artiste et son modèle. Une relation particulière qui créera une alchimie dynamique. Un très beau modèle mais indifférent à son espace, ignorant du public à ses pieds sera la plupart du temps écarté au profit d’un modèle plus participatif. Un modèle aux poses paresseuses ou atones a souvent une mauvaise influence sur le résultat d’un dessin. Et puis chacun possède ses propres critères en matière de physique avec lesquels il se sent motivé. La femme a été depuis toujours la source privilégiée des peintres mais aujourd’hui je mets en avant des dessins d’hommes.
(Croquis à l’aquarelle temps de pose n’excédant pas 10 minutes)
Pas de problème…je vous le signalais pour que le modèle interviewé dans l’Obs, dont j’ignore absolument l’identité, ne se sente pas dépossédé de ses propos….
Bonjour Christophe,
désolé pour cette attribution de propos incorrects. Il me semble les avoir lus sur un article du “Nouvel Obs”
consacré au modèle nu homme dans l’art. Article consécutif à l’expo sur le nu masculin au Musée d’Orsay en 2013.
Je ne mets pas en doute votre commentaire. Je vais retirer la partie qui fait référence au témoignage.
La chose sera ainsi plus simple.
Merci pour le lien sur le modèle vivant.
Bien cordialement.
Serge San Juan.
Bonjour,
Merci pour vos propos sur le « noble art » de modèle vivant ! Tombé par hasard sur votre article, je me suis reconnu en vos aquarelles, mais les propos que vous me prêtez dans l’Obs ne sont en rien les miens !
Pour ce qui concerne les recherches que vous envisagiez sur l’histoire et l’évolution du modèle vivant, en lien ci-dessous, un document susceptible de vous intéresser…
Bien cdlmt
Christophe Lemée
https://journals.openedition.org/insitu/30031
Bonjour Régis,
je regrette toujours de ne pas pouvoir travailler plus souvent le nu et surtout les poses longues.
Notre atelier est dévolu aux poses courtes à très courtes et privilégie le dynamisme
du croquis à l’étude par le dessin.
C’est très à la mode de réfuter toute forme d’apprentissage traditionnel.
Personnellement je pense que c’est une erreur de miser tout sur le croquis rapide.
Je vois des gens venir depuis des années et ne pas progresser.
Ils progressent en dextérité, juste pour produire un croquis (plus ou moins bien fichu)
dans le temps imparti et c’est tout.
Il suffit de les mettre devant une pose unique de 3 heures pour se rendre compte
qu’au bout de 10 minutes, ils tournent en rond et n’aboutissent à rien.
Je voulais faire un historique sur les modèles, mais je n’ai pas eu le courage
compte tenu des informations à chercher, à compiler etc…
J’ai fait court 😉
Je te souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année mon cher Philippe.
Amitiés.
Bises Martine 😉
Tu as raison, nous avons très souvent des modèles jeunes avec l’esthétique qui
va avec. Pour expliquer cet état de fait, il faut comprendre que dans notre atelier
nous préconisons des sessions avec des poses très courtes à courtes. Deux à cinq minutes, dix minutes…
rarement plus.
Le modèle doit prendre des poses dynamiques rapidement, parfois avec de fortes tensions.
Les modèles plus âgés, moins souples ou avec de l’embonpoint sont donc un peu plus gênés.
Mais ces modèles plus proches de nos propres physiques, sont souvent réservés pour des poses
plus longues (sessions de 3 h entrecoupées de pauses de 15 mn) et placés dans des conditions plus confortables.
Positions assises, couchées etc…
Généralement croquis = poses courtes et peinture/modelage = poses longues.
Personnellement, j’apprécie de dessiner d’une part les hommes et les femmes au physique particulier
car la lumière et l’ombre, crée des points de repères très marqués.
Au départ, je voulais faire un article sur l’évolution des modèles au cours de l’histoire,
mais ça m’emmenait trop loin au niveau de la récupération des informations.
À l’atelier, dans notre répertoire, nous avons une femme modèle qui est très active
dans ce milieu des modèles qui tend à s’organiser.
Les poses en vidéo live, ont énormément fait évoluer ce métier.
Les modèles profitent bien de cette technologie, ont appris à s’en servir de mieux en mieux.
J’avoue que de temps en temps c’est agréable d’y avoir recours.
Article passionnant…on ne se rend pas toujours compte lorsque on travaille d après un modèle, de ce que celui ci peut ressentir, comment il vit tout cela. Heureusement qu ils mettent leur personne un peu à la disposition des artistes. C est aussi de la générosité…. Tes aquarelles et dessins illustrent parfaitement les propos.
Reportage original et comme toujours formidables dessins et aquarelles! Merci Serge.
Un reportage complet et intéressant avec un beau travail de Serge en illustration
Intéressant petit reportage et jolis dessins et aquarelles à l’écriture déliée !
Superbes aquarelles !
Et comme en photo, voir des modèles masculins, ça change.
A quand des modèles dont le corps sort de l’ordinaire ?