Mon idée de départ était de peindre un portrait le plus rapidement possible, sans trop me préoccuper de la finalité et surtout sans m’encombrer avec les couleurs. Une envie comme ça de temps en temps histoire de me simplifier la vie et de rêver d’un pinceau qui n’aurait plus besoin de chercher la couleur, qui n’aurait plus besoin de plonger sa touffe dans l’essence pour se nettoyer, puis encore de s’essuyer longuement. Au diable médium, respect des règles picturales du gras sur maigre. Direct à la térébenthine, “alla prima”, dans le frais, d’un seul trait pour garder l’influx, la dynamique.
Un pinceau, une couleur. Premier portrait, une monochromie en terre d’ombre naturelle, pas de blanc. Tout se joue dans la dilution, la transparence pour les zones les plus claires et l’épaisseur de la couleur pour les zones foncées. Je ne pouvais pas m’en arrêter là et je vais enchaîner dans la matinée sur trois variantes en modifiant soit la palette couleur soit l’outil.
Variante deux. Mêmes couleur de base terre d’ombre naturelle, complémentée d’outremer, d’orange cadmium de noir et de blanc. Je laisse une priorité aux tons froids et j’ajoute à peine une pointe d’orange. Comme toujours, je place tout de suite les zones sombres pour créer les contrastes afin de construire le portrait.
Variante trois. La palette s’enrichit encore et se constitue des couleurs précédentes en y ajoutant, cadmium rouge, ocre jaune, rose brillant, pourpre dioxazine, noir et blanc.
Variante quatre. Changement total de technique pour le fusain et craie blanche sur papier teinté.
Quatre portraits dans une matinée est un bon exercice pour tester sa capacité à saisir rapidement ce qui est important dans un sujet et traduire simplement les points forts en laissant de côté les détails inutiles.
Ces portraits sont tous réalisés à des stades différents. Ce ne sont pas des “tableaux”, juste des peintures, des ébauches. Il est possible de pousser plus loin, de finaliser le rendu. Mais à quoi bon. Je n’en finirais jamais. Ce qui est fait est fait ainsi et ç’est suffisant.
J’avais envisagé une quatrième variante en monotype. Mais la mise en route de cette technique qui réclame toute une préparation en amont, mouillage du papier, essorage, préparation de l’encre typographique etc…ne pouvait pas se réaliser dans le même temps. Peut-être une autre fois.
Et comme toujours, liberté donnée au pinceau ou pas, c’est réussi. La preuve qu’il obéit les yeux fermés !!!!!Ma préférence va au portrait fusain bien qu’ils soient tous réussis. Le pire c’est que même lorsque tu te “lâches” c’est toujours super ! Pour les cours ceux qui pourraient en bénéficier ne seraient pas déçus …….
Je ne saurais choisir lequel me plaît le plus…Beau travail Serge! Je suis sûre que tu le ferais aussi bien les yeux fermés!
Dis moi une chose, est ce que les contours du portrait ( cheveux,yeux nez et) étaient déjà pré-dessiné?
Quelle belle collection, tout en nuances, il faut quand même être déterminé pour arriver à ce magnifique résultats. Bravo Serge et bon courage pour la suite
Oui comme dit Cathy, quel talent , bon moyen aussi de se lâcher et ne pas trop réfléchir ….c’ est aussi la consécration d’ années et d’ années de travail !!! amitiés
Bonjour, oui, quel talent, je dirais même, quelS savoirS ! et oui…donnez des cours…pourquoi pas ? à moins que vous ne le fassiez déjà ? ma préférence est l’avant dernier (suffit d’un peu de rouge aux lèvres …. !!! ) portez-vous bien !
Si tu ouvres un cours , j’arrive ! bisou
quel talent !!