Copie conforme ou rebelote pourrait t’on dire à propos des inondations. En juin 2016, tout ce qui coule était déjà sorti de son lit douillet en venant humidifier les campagnes comme les villes.
Et de nouveau cette année, les crues se sont généralisées dans le pays au plus grand désarroi de riverains excédés qui constatent que de tels phénomènes ont tendance à se répéter avec une fréquence de plus en plus grande. Ici, dans les Yvelines, les zones les plus basses, tout proche de la Seine se sont transformées en une suite de petites “camargues” pour la plus grande joie des cygnes et des oiseaux fluviaux. Un apiculteur vient à peine de surélever ses ruches sur une série de palettes. La colonie d’abeilles, toute endormie a sans doute été sauvée à temps de la noyade. De vieilles feuilles de choux, des artichauts résistants des précédentes récoltes traînent dans l’eau vaseuse. Derniers vestiges qui signalent que là, précisément l’homme cultive. Les machines agricoles se sont mises au repos et c’est sous un ciel bas couleur d’acier, ponctué de quelques cris de mouettes, que j’avance botté. Et ça fait des “couich” des “flopp” lorsque je force le pas dans ces chemins boueux aux flaques de la dimension d’un petit étang. Plus loin, en ville, les quais n’existent plus.
Les péniches habitent sur la rue et les passerelles improvisées qui relient encore la terre ferme et les barges sont à la limite de la rupture. Les différents courants contrariés finissent par créer des îles de détritus qui s’accumulent le long des bateaux. Véritables planchers d’ordures ils témoignent du peu de respect que peuvent avoir les humains pour l’écologie. Toute circulation qu’elle soit automobile ou pédestre est perturbée. Il faut désormais réfléchir pour aller d’un point à un autre et revoir ses plans. Le parcours habituel n’est sans doute plus possible et la petite route qui évite l’embouteillage, risque de conduire tout droit à la baignade. Sous un escalier qui dessert le quai, existait une niche, un trou en béton ou dormait un sans abri. En son absence, l’eau est montée, immergeant sa cache, imprégnant ses vêtements. Un promeneur, sans doute un habitué de l’endroit a récupéré ses effets et les a déposés hors d’eau en espérant un peu de soleil pour les sécher. À l’approche de midi, les riverains chargés de sacs plastiques, de retour de shopping, rejoignent leurs pavillons humides en équilibre sur quelques planches étayées de blocs de béton. La décrue sera lente, les sols sont gorgés d’eau de partout. Comme un signe, il se remet à pleuvoir.
Il y a toujours de l’ humain dans tes textes et tes images , dommage que démesure et l’ ambition du toujours plus nous mène aujourd’hui à ces naufrages , amitiés à bientôt 🙂
Je suis d’accord avec le commentaire précédent;on bétonne à tour de bras,les haies sont coupées les terres sont drainées donc la terre n’absorbe plus ,toutes les eaux canalisées vers fleuves et rivières mais l’homme est intelligent donc plus fort et saura dominer la nature????
En France on n’a pas de pétrole mais on a de l’eau, pour une fois la Bretagne est épargnée, pour un peu c’est la sécheresse, enfin jusqu’en décembre, depuis on a aussi refait les niveaux….mais pas comme en 2016! Quoiqu’il en soit avoir les pieds dans l’eau ou plutôt éviter de les mouiller doit demander dans ces circonstances une lutte de tout les instants et un découragement assuré, ces témoignages photographiques témoignent néanmoins de l’ empathie que nous éprouvons tous à l’égard des sinistrés, merci Serge
Tant va la ruche à l’eau………
J’ai constaté les mêmes accumulations d’ordures à Paris coincées entre quai et péniches, mais évidemment les cultures sont limitées aux arbres des berges
Retour à la photo sur ton site.
C’est toujours du plaisir. Bon texte qui accompagne tes N&B.
JM
Un reportage et des photos qui témoignent d’un excellent sens de l’observation jusque dans les moindres détails.
Avec tantôt une pointe de poésie de tristesse ou d’amertume, ils relatent parfaitement le sinistre avec les conséquences subies par les riverains lors d’inondations.
Amicalement
Annick
Dommage que tout cela suscite beaucoup de problèmes et de soucis aux riverains car çà donne de très belles photos de ta part. L’eau partout infiltrée, c’est assez terrible. Mais là encore il y a des explications à ces innondations. Les pesticides qui empêchent la terre de “boire” dans les champs, la façon de cultiver, le bétonnage dans trop d’endroits etc etc…mais c’est désolant pour ceux qui sont concernés.