Si tôt ce matin, la lumière perce à travers le feuillage et caresse la peau des arbres séculaires. L’écorce, en larges croûtes disjointes semble s’ouvrir à la chaleur naissante.
Ici, le couteau a fendu l’enveloppe pour y dessiner les signes de l’amour. Une blessure à vie pour une union peut-être éphémère. Là avec le temps, un fil d’acier a mutilé la chair, provoquant une boursouflure qui digère silencieusement l’ennemi qui l’étrangle.
Sous la cathédrale de verdure, les veines mortes d’un lierre dessinent en deux discrètes lignes un symbole rédempteur. Au sol, dans l’amalgame de terreau et de pierres, inanimée, vaincue, une feuille en forme de larme jaunit lentement.
De combien de plaies ouvertes, de cicatrices mal refermées ces arbres ont t’ils à se plaindre ? De combien de promesses, de secrets, de cris des jeux d’enfants se cachant autour de leur corps, ces arbres sont t’ils les complices ?
Le soleil blanc imprime sur les bois des silhouettes menaçantes qui, sorties du désordre végétal, s’érigent en motifs énigmatiques. Une main géante étale ses doigts griffus pour caracoler d’un tronc à l’autre, de crevasse en lézarde. Quelques feuilles dans la transparence de la futaie, ponctuent de leur clarté ensoleillée une ligne de vie vers une sortie imminente. Les vieilles sentinelles à la peau parcheminée se tiennent particulièrement droites, les pieds ancrés dans l’humus et la tête flottant dans l’azur. Il en va aussi ainsi de certains hommes.
Oui, j’ai toujours pensé que les arbres communiquaient entre-eux…après la lecture d’un livre très intéressant, j’en ai désormais la certitude 🙂
Merci Serge j’aime les histoires d’arbres
Je sais qu’ils communiquent entre eux
N’aie craintes leurs secrets seront bien gardés
Merci Serge !
Tes mots, tes photos, les arbres… tout cela me touche.
Manque un S à intemporelle !
Un retour à la photo ?
Très bon sujet, et ce N&B qui rend intemporelle ces histoires d’arbres.
C’ est beau ce que tu as écris Serge , comme souvent , comme toujours… où se trouve la vie , partout je crois et non pas à l ‘ image de notre regard si limité, la vie c’ est bien plus que ça , énigmatique cruelle, superbe que peut être seule la poésie nous laisse voir quelques lueurs , toujours les mêmes plaisirs à voir et à lire avec toi 🙂
Je me rends compte que tu as été très prompte à me lire. Vois-tu, j’ai commencé la photo par de la couleur. Le numérique offrait tellement de possibilités qu’il me fallait en profiter. Un peu comme lorsqu’on découvre quelque chose de nouveau et on surexploite ses possibilités. J’ai usé et abusé de la couleur avec toutes subtilités que le traitement informatique pouvait m’offrir. Aujourd’hui, je reviens un peu plus aux fondamentaux. Mais, c’est aussi une démarche globale, “picturale”. Tout comme je pense qu’en peinture, les valeurs, les contrastes sont plus importants que la couleur, en photo le noir et blanc est une bonne façon de se rafraîchir l’œil de toutes les images colorées qui nous entourent….(la suite par email perso)
merci madame Annie…
Très beau texte Serge qui reflète bien ta personnalité . Je t’embrasse Monsieur le conteur .
quel beau texte et ….photos, mais je suis si sensible aux mots…encore une facette de Vous … et elle est Belle – certains sont passionnés par le noir et blanc, j’y suis de moins en moins sensibilisée – les couleurs sont plus à nous donner les petits détails et sont plus proches de la Vie – le noir et blanc m’inquiète, c’est comme un passé, une petite mort – j’ai aussi, ainsi des photos d’arbres souvent blessés par les hommes, et étrangement l’arbre est souvent le plus fort pour avaler un panneau au lien devenu trop serré avec le temps, dommage que çà ne soit pas une sorte de blog, où nous puissions nous aussi mettre nos photos en témoignage écho des vôtres, vous êtes un conteur, un passeur, témoin, raconteur, et çà, çà ne devrait pas rester là, sur ce blog, presque inconnu, pourquoi ne pas mettre ce texte sur FB ou autres médias si vous avez ? vous devriez