Il m’arrive de temps en temps de conserver sous forme de photos, les diverses étapes d’un tableau. Une sorte de” step by step” qui me permet, sur des sujets que je présume difficiles, de conserver une trace de ce que j’ai pu faire.
Avec cette mémorisation, je peux comparer la version immédiate avec une version antérieure et définir ce que j’ai pu apporter de mieux ou ce que j’ai pu perdu à force d’insister. Car chaque toile, à un moment donné, refuse de donner sa plénitude. Il faut reconnaître que c’est surtout le peintre qui n’a plus les capacités à apporter un bénéfice à son travail. Fatigue, perte de concentration, lumière changeante, peinture trop fraîche ou toile trop chargée en matière…et aussi mauvais sujet etc…
Combien de fois, après un coup de pinceau trop énergique, ai-je voulu faire un retour en arrière comme on le fait en informatique pour annuler l’action précédente. Là, impossible. Une modification d’un détail, ou d’une couleur à un simple endroit, oblige peu à peu à tout modifier. D’où des versions en évolution permanente. C’est cette progression, de l’esquisse en passant par les différentes versions jusqu’au tableau définitif que j’ai enregistrée ci-dessous.
Certains visuels, peuvent séduire par leur aspect plus figuratif que le final. Pour ma part, je leur trouve un manque de présence, avec soit des contrastes trop forts, une chromie inadéquate ou un aspect pas suffisamment “pictural”.
Construction, déconstruction, ce petit tableau de 30 x 40 cm, m’aura donné baucoup de mal et accaparé mon attention pendant presque un mois.
Il me semble que le contact, l’échange est nécessaire dans le portrait. Il s’agit d’une forme de rencontre, et la vie passe dans le tableau quand elle est passée entre le peintre et le modèle. Comme au théâtre.
Oui, ils sont dans l’ordre. Celui qui est en premier, en gros plan est le définitif. C’est parmi mes premiers portraits. C’est fait d’après photo. Et effectivement, je n’ai jamais pu rentrer dans cette photo. Ce qui m’intéressait, c’était le crâne rasé. Mais, j’ai eu du mal et je ne le trouve toujours pas réussi mon bonhomme.
Très intéressante, cette série. Ils sont dans l’ordre?
La version “bleu nuit” est bonne par sa composition mais un peu dure dans les contrastes… Est-ce la première “version définitive”? (Je le suppose car c’est la première signée…)
La version rose finale présente un “cou” qu’il n’y a pas dans les autres.
Ces “repentirs” successifs sont vraiment fascinants et encourageants pour tous ceux qui doutent…
Me permettrais-je une interprétation?
Le regard du modèle est réprobateur, on a l’impression qu’il n’est pas content du tout. A chaque étape, il semble dire “ah non, ce n’est pas ça!”. Or, dans tout portrait, il y a un échange. Lorsque le modèle est présent, on peut discuter, un lien vivant se crée (ce lien que vous avez avec vos petits enfants). Et la main attrape cette vie. Mais face à un modèle figé dans une attitude réprobatrice, comment ne pas le refaire vingt fois?
Tu as bien résumé dans ton texte les difficultés que peu rencontrer le peintre dans la création d’ un tableau , surtout si le niveau d’ exigence de celui ci est élevé 😉
C’est la démonstration que ces portraits sont bien vivant et pas figés, c’est un peu çà la peinture donc l’ objectif ( du pinceau) est atteint, c’est çà aussi la peinture
Coucou Serge
Une pointe d’ironie :
Vois le bon coté de ton travail , il t’occupe à ta passion et tu n’as pas l’air de t’ennuyer !
A bientôt
oui, savoir s’arrêter
le moment de se dire “bon maintenant stop ”
la question du peintre !!! continuer ou pas !
ceci étant Serge !le regard que tu portes sur ton autoportrait est triste
celui que je portes sur ton portrait ne l’ai pas
cela peut aussi être le questionnement du peintre !!!
bien à toi
ELy
Salut Serge
c’est un peu ta planche contact de peintre 🙂