Cinquante six

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Cinquante six, c’est le nombre personnel de mes journées de confinement. J’avais commencé un peu avant tout le monde. J’ai eu comme le sentiment que ça allait mal tourner à terme. Ici, en région parisienne, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. C’est sans jeu de mot avec les auberges et restaurants qui risquent d’être encore fermés un petit moment. Enfin, comme je ne me décourage pas car baisser les bras et se laisser aller à la morosité ne ferait que pomper toute énergie de vie, voilà quelques peintures qui respirent l’air du Vaucluse. Profitez-en, dès lundi, je pars me dégourdir les jambes dans ma région (pas au delà de 100 km bien sûr) et ma production de peinture va sûrement baisser. On ne peut pas tout avoir n’est-il pas ?

Vieille ruelle Avignon.
Vieux mûrier en hiver (Bedoin)
Cerisiers en hiver (Bedoin)
Brume le Mouriau (Bedoin)

Au soleil

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Village de Caromb, arrière cour (Vaucluse).

Je ne sais pas s’il est intéressant pour tout le monde de publier en tant qu’évolution, l’ébauche et la réalisation finale. Personnellement j’ai toujours eu de l’intérêt pour voir les “en cours” chez les autres.

Le premier jet donnait la tonalité générale de la scène. La couleur très ocre/rouge me faisait plus penser à un paysage d’Afrique du nord qu’à un village du Vaucluse. Tout était en place sans mettre en évidence les volumes architecturaux. Dans la réalisation j’ai surtout travaillé sur une lumière plus froide et posé des couleurs plus proches des crépis des maisons de cette région sous un soleil aux alentours de midi. Le ciel a pris plus de luminosité et de densité. La végétation à peine esquissée en première phase retrouve toute sa place sur la finalité.

Inside one

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Ayant passé un certain temps sur le dessin avec l’encre, j’avais besoin de renouer avec l’odeur de l’essence de térébenthine et de la couleur. J’apprécie les petits formats qui permettent de changer de sujet plus rapidement, et de rester toujours à la limite d’une peinture trop finalisée. C’est aussi la possibilité de changer un peu ma manière de peindre, de faire des tentatives techniques ou tout simplement d’expérimenter des rapports de couleur différents. Les trois premières huiles ont pour sujet le Morbihan, la côte sauvage de Quiberon (comme bien souvent). Les quatre peintures suivantes sont des représentations de villages du Vaucluse. 

J’ai employé différentes manières pour traiter ces sujets. Une touche plus libre pour les paysages de mer et une expression en applat, basée davantage sur les contrastes pour les villages. J’ai imaginé les maisons comme des cubes de construction, s’emboîtant les uns dans les autres. Il y a souvent un équilibre à trouver entre le respect de la perspective et la liberté d’expression. La dernière huile est en cours de réalisation et sera plus “structurée”.

Portraits (juillet 2019)

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Après la série de nus pour Octobre Rose, j’ai eu envie de revenir à des formats plus petits et surtout de rejouer avec la couleur. Rien de tel qu’une petite série de portraits pour se refaire la main. En choisissant un format égal ou légèrement supérieur à 21×29,7, je me suis amusé à expérimenter différentes manières de faire. Toujours sur un support papier, j’ai appliqué différents apprêts avant de me lancer dans la couleur. J’ai pu tester et obtenir des différences notables dans l’exécution des portraits. L’ajout de “primers” sur des supports devenus lisses, rugueux, ou absorbants ainsi que des combinaisons techniques comme pastel sec ou gras, plus couleur à l’huile, m’ont permis d’obtenir des effets assez variés. En allant parfois trop loin tant sur la technique que sur la forme, on enrichit souvent son écriture presque sans s’en rendre compte. Il faut pourtant être un peu attentif aux voies sans issue, aux chemins séduisants qui ne correspondent pas à “qui l’on est”.

Octobre Rose

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En mai dernier mon amie Danielle Mongin, m’a proposé de participer avec
André Bodin à Octobre Rose par le biais d’une exposition de peinture commune.

Octobre Rose, c’est une campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser le public au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. Elle a vu le jour au début des années 90 aux États-Unis à l’initiative d’Évelyn Lauder, une icône du monde des cosmétiques atteinte de la maladie. Les études statistiques démontrent qu’une femme sur huit risque de développer cette pathologie. Durant un mois, des initiatives comme des courses à pied, des ventes aux enchères, ou des collectes de toutes sortes sont organisées. Cette manifestation annuelle, permet de rassembler autour d’un thème fédérateur des associations et des professionnels de santé autour de l’information sur le dépistage du cancer du sein. L’événement est consacré aussi à l’information des aidants entourant les personnes souffrant d’un cancer du sein.
Cependant, tout n’est pas rose dans un monde de bienveillance.
Alors que de nombreuses actions sont menées pour lever des fonds chaque année, l’opération Octobre Rose possède quelques détracteurs qui dénoncent une pratique dite de “pinkwashing”, soit de profiter d’Octobre Rose à des fins commerciales.

(Le terme de “pinkwashing” a été inventé par la Breast Cancer Action, une association américaine de patientes souffrant du cancer du sein, en 2002 pour désigner les campagnes des entreprises qui utilisent le cancer du sein comme levier marketing. Il est aussi utilisé pour critiquer une technique de communication fondée sur une attitude bienveillante vis-à-vis des personnes LGBT par une entreprise ou par une entité politique, qui essaye de modifier son image et sa réputation dans un sens progressiste, tolérant et ouvert. Cette stratégie de “relations publiques” s’inscrit dans l’arsenal des méthodes d’influence, de management des perceptions et de marketing des idées ou des marques).

Dans le cadre d’Octobre Rose 2019, une exposition est réalisée sur une initiative du Centre Hospitalier Bretagne Atlantique de Vannes.
Notre participation à cette exposition en tant que peintres est parfaitement bénévole et sans but lucratif.  Notre objectif est d’animer par nos réalisations certaines parties du Centre et d’apporter aux visiteurs, aux patients, aux personnels soignants, un environnement artistique inhabituel pendant tout le mois de l’opération d’Octobre Rose. Les peintures sont toutes associées d’une manière symbolique, abstraite ou figurative au corps de la femme ou au bénéfice des traitements du cancer du sein.
Pour ma part, j’ai choisi de traiter huit toiles à l’huile dans une monochromie gris/bleu (gris de payne+blanc) ainsi que cinq peintures sous encadrement verre d’une technique mixte aquarelle+acrylique. J’ai opté pour une figuration réaliste en représentant volontairement des corps de femmes loin des modèles esthétiques idéalisés. J’ai voulu des femmes réelles telles qu’elles sont présentes dans la vie quotidienne, telles qu’on les connaît et telles qu’on les aime.

L’exposition aura lieu du 4 octobre au 3 novembre 2019.
Centre Hospitalier Bretagne Atlantique.
20 Boulevard Général Maurice Guillaudot. 56017 Vannes.

Entre mer et rivière.

Le comble, c’est d’avoir passé 5 semaines en Bretagne sans jamais avoir déplacé une seule fois mon chevalet vers la mer.
En effet, à aucun moment je n’ai porté mon attention vers l’océan tout proche. Lorsque je suis arrivé dans le Morbihan, j’ai été littéralement saisi par l’intensité de la nature. Je n’ai eu qu’une envie, celle de me plonger dans cet univers d’arbres et de campagne qui s’imposait partout sous mes yeux. En cherchant à me perdre parmi les nombreuses petites routes entre mer et rivières, j’ai découvert de beaux endroits nichés dans un écrin verdoyant. J’ai passé un certain nombre d’heures, voire de jours auprès d’une place herbeuse entourée d’arbres vénérables. De nombreuses peintures sont nées de cet endroit très inspirant. Ces arbres séculaires, châtaigniers et chênes, sont des personnages possédant chacun une véritable personnalité. Chaque corps massif, porte les marques de son âge. Branches biscornues ou brisées, plaies béantes ouvertes aux intempéries. Comme toujours en plein air, la modification de la lumière tout au long de la séance de peinture aura été la plus grosse difficulté à surmonter. S’adapter sans cesse, et même repeindre des zones entières dont l’ambiance et les couleurs ont changé en quelques dizaines de minutes, voilà l’historique secret de chaque peinture. J’ai rarement intégré des éléments architecturaux dans mes peintures. J’ai représenté cette fois, de manière plus ou moins discrète quelques pierres, quelques toits au-delà des éléments naturels. La peinture du dolmen en est la démonstration contraire puisque la pierre même devient le principal sujet. Ce monument aura eu le mérite de favoriser une sympathique rencontre avec le propriétaire de la maison située à proximité.

Une journée peinture

Sarah en pleine action.

Il a fait très chaud, même très orageux ce dimanche 28 mai. Tout comme l’année dernière pour la journée peinture à Mesnil Le Roi, il a fallu se munir des chapeaux, de la crème protectrice et de beaucoup d’envie pour se poster, observer et œuvrer devant son sujet de longues heures durant.
Après un accueil sympathique où croissants, petits pains et autres viennoiseries permettent de raviver les retrouvailles, comme un vol de moineaux, chacun s’éclipse vers le coin – déjà repéré ou  espéré – pour s’installer au mieux pour cette journée de peinture.
Mon sujet de travail sera la grotte artificielle (l’un des derniers vestiges de l’ancien parc du château de Mesnil Le Roi) qui profite d’une zone en forêt où l’ombre apporte un peu de fraîcheur. Je me battrai de longues heures avec ces rochers de couleur incertaine, bizarrement bariolés de vert, d’orange, de gris. Aucune teinte locale à saisir qui pourraient me permettre de saisir d’un seul coup la teinte générale. D’autant que compliquant la tâche, des percées lumineuses viennent de temps en temps se surajouter à la couleur de la pierre.
Le rassemblement se fait à 17 heures autour d’une coupe de champagne, d’un petit buffet, où l’on se retrouve pour partager nos émotions, pour faire le bilan, apprécier avec le recul nécessaire ce que l’on a produit soi-même ainsi que la découverte du travail des “collègues”. Un jury décerne son appréciation après bien des hésitations.

J’ai un regret, celui de constater année après année le peu de peintres qui participent à cette journée conviviale. Cette initiative pour sympathique qu’ellle soit, risque à terme de disparaître faute de participants et de renouvellement.

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Trait-portrait.

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L’automne est là, bien installé maintenant et il sera difficile d’arrêter sa progression vers l’hiver qui, il paraît devrait être rigoureux. Même si quelques belles journées fleurissent encore par-ci par là, je ne suis pas dupe, nous allons vers des journées grises, sans lumière. Tout ça n’est pas pour m’inciter à sortir peindre dans le froid ou l’humidité. Et pourtant, il y a de belles choses à faire sur le vif. J’attendrai que le courage me revienne.

Pour l’heure, je fais une petite mise à jour comme toujours en parallèle de Facebook. Pas de paysages, ni d’inspirations maritimes cette fois-ci. Je ne pensais pas me lancer avec autant de plaisir dans les portraits. Une certaine appréhension face à la difficulté que représente la figure humaine et pire encore, celle de la ressemblance surtout avec les enfants, m’a longtemps fait hésiter à me lancer. Quelques rencontres, quelques échanges avec des amis peintres, m’ont encouragé à mettre mon appréhension de côté. Mais, comme la chose n’est jamais gagnée, il y a encore un grand écart entre ce que je vois et ce dont je suis capable de réaliser. Il me reste comme toujours, de sérieux progrès à faire.

John Singer Sargent - Autoportrait 1906

John Singer Sargent – Autoportrait 1906

John Singer Sargent, était un peintre américain qui excellait dans les portraits, il disait avec une pointe d’humour :
“Chaque fois que je peins un portrait,
je perds un ami.”