Je vous ai déjà parlé de l’atelier de modèle vivant que je suis une fois par mois. Aujourd’hui, nous avons ouvert notre première session de l’année. À cette occasion je ne peux résister à l’envie de vous présenter le petit groupe que nous formons.
Il faut que vous sachiez surtout que sur 7 participants, il y a 6 femmes et un seul homme. Et par évidence, le seul homme, c’est moi! J’entends déjà les réflexions de ceux qui vont me plaindre et de ceux qui vont m’envier. Pour ma part je me sens en excellente compagnie. C’est un réel plaisir que de crayonner dans cette ambiance toute féminine. J’apprécie beaucoup la capacité des femmes à rester concentrées sur leur sujet, et aussi cette facilité qu’elles ont à exprimer leurs émotions sans arrière pensée. C’est dans une très bonne ambiance, ou chacun et chacune s’encourage sur des poses aux raccourcis dificiles, que sont vécues les 3 heures de dessin. Et ce n’est pas la pose café avec les petits gâteaux qui perturbe l’intensité de la matinée. De toute façon, notre intervenante Élysabeth Ribéra est là pour aiguillonner la créativité du groupe. Élysabeth, se reconnait facilement, à ses mains. Des doigts, la plupart du temps plein de peinture. Je la soupçonne, comme les enfants de tripatouiller la couleur sur la toile avec ses “petites” mains.
Pour en venir au dessin et aux résultats.
En reprenant quelques esquisses très rapides, j’ai combiné plusieurs poses sur un même support papier. L’idée n’était pas d’en faire une représentation très figurative et figée, mais plutôt d’en exprimer le mouvement en jouant avec des transparences. Sur le papier, j’ai superposé des jus très liquides de peinture acrylique. À certains stades, je suis revenu avec du blanc de titane pour recouvrir ou estomper des parties de couleur qui ne me plaisaient pas ou qui devenaient trop présentes. Pour finir, avec des spatules métalliques semblables à celles qu’utilisent les carrossiers, j’ai déposé de fines couches ici et là de Gesso afin de créer de la matière et des zones presque opaques.
En “live” et dans un esprit plus léger, quelques essais à l’aquarelle.
L’inconvénient de l’aquarelle, lors d’une séance de poses courtes, est son temps de séchage. Bien que l’aquarelle impose de fait, de jouer avec le blanc du papier, j’ai constaté combien il fallait ici ne pas trop surcharger en couleur son travail. Le “timing” ne permet pas une absorption suffisante de l’eau pour diriger la couleur là ou on le souhaite. Il faut accepter une grande part de hasard… s’en accomoder et même plus, utiliser l’apparition de “l’aléatoire”. La magie de l’eau en quelque sorte!
Les esquisses à l’encre de chine et au pinceau, du fait de lavis réalisés à partir d’un seule couleur (le noir), ne posent pas les mêmes problèmes. Il suffit de faire attention aux zones très humides qui peuvent attirer des coups de pinceaux trop chargés en encre. Au pire, on obtiendra à certains endroits une valeur de gris trop foncée mais pas un mélange disharmonieux comme en aquarelle. Le crayon gras aquarellable “Swan Stabilotone” est un médium intéressant et facile à mixer avec de l’aquarelle ou de l’encre.
Je terminerai mon “blabla” par 2 ou 3 dessins au fusain. Un autoportrait (il n’y a pas grand chose à dire), un nu féminin que j’ai réalisé avec fusain en bâton et fusain en poudre…
… et un portrait au fusain que je n’ai pas pu finir à l’atelier. Le temps m’a manqué pour travailler la ressemblance. Et bien sincèrement, le modèle ne ressemble pas à mon dessin. Sans modèle, ne pouvant inventer ce que je n’avais plus sous les yeux, je me suis attaché à rendre ce portrait le plus crédible possible. Mon intention était d’en faire non pas un personnage inventé mais un personnage réellement vivant. Je laisse le résultat à votre entière appréciation.