C’est le premier dessin réalisé à partir de la terrasse du gîte que j’occupe où j’ai une belle vue sur le village de Bedoin et de son église actuellement en réfection. Les couchers de soleil sont magnifiques et de beaux arbres aux espèces et aux couleurs variées occupent le premier plan.
Le temps n’aura pas été au rendez-vous dans le Vaucluse. Je pouvais raisonnablement imaginer que le réchauffement climatique apporterait de belles journées hivernales. En fait il n’en fut rien. J’ai appris bien au contraire, que l’influence du réchauffement sur la calotte glaciaire avait tendance à favoriser des hivers particulièrement durs. N’en déplaise à cet “imbécile climatosceptique” de Donald Trump. C’est ce qui expliquerait par exemple la vague de grand froid qui a sévi sur la région des Grands Lacs aux USA avec des températures ressenties de -50°.
Notre Planète Info.
https://www.notre-planete.info/actualites/2647-fonte_banquise_froid_Europe
Bref, il m’a fallu faire avec le froid, l’humidité, la grisaille et oublier les magnifiques journées successives avec ciel bleu azur que j’avais pu connaître auparavant. Après quelques heures de travail, le froid commence à figer mes doigts auxquels même des gants polaires ne parviennent pas à réchauffer. La tenue du pinceau est aléatoire, le manche vernis à tendance à glisser à chaque pression. Après de nombreux essais, un bon ami trouve la solution. C’est équipé de surgants de travail en caoutchouc qu’il me propose que je parviens à lutter contre le froid et à bien utiliser mon pinceau.
Les séances de peinture ont alterné tranquillement entre les journées de promenade, les matinées chasse ou la recherche de truffes et les moments de mauvais temps. Tout cela fait que le bilan pictural (en volume) est loin de se comparer à celui de l’automne Morbihanais
J’ai fait quelques concessions à ce que j’appelle habituellement des “anecdotes” en intégrant quelques maisons ou autre édifice…La ligne droite et la surface plane constituant pour moi un certain manque d’engouement.
Les Demoiselles Coiffées. L’endroit sauvage que j’affectionne particulièrement pour l’originalité de sa terre rouge, ses mûriers centenaires et sa tranquillité en hiver. Les arbres y sont enchevêtrés et paraissent se tenir par les branches comme autant de bras solidaires.
Les Couguious est un lieu-dit proche des Demoiselles Coiffées. Quelques maisons forment le lieu-dit sous forme d’un compact agglomérat de ruines et de restaurations d’habitats aux façades de pierres jaunes. Il s’est mis à pleuvoir…beaucoup et j’ai dû replier le matériel.
Sur une petite hauteur, face au Mont Ventoux, les Jacomets, un petit hameau domine un environnement de vignes, de quelques parcelles plantées de fruitiers. Ces hameaux portent souvent le nom de la famille qui s’y installa en premier lieu ou le métier qu’elle exerçait. Bien placé ce groupe de maisons bénéficie du soleil toute la journée.
J’ai planté mon chevalet une bonne partie du temps aux Colombets. Autour de la maison de Georges, un ancien corps de ferme au pied du Mont Ventoux, et à l’entrée de la combe de Curnier. Il y a dans ce lieu tout ce qu’il faut pour peindre. Vues sur le Ventoux, vieux arbres, paysages, maisons, hangars, et même chiens et poules pour les plus courageux. La maison de Georges étant toujours des plus accueillantes, je ne compte plus le nombre de café dégustés chez lui pour me réchauffer.
Les vieilles granges. Une partie de la ferme de Georges au pied du Ventoux, ou vient se ranger le vieux Lada dédié à la chasse et où se conservent dans les congélateurs les morceaux de sangliers.
La Combe de Curnier vue des Colombets. Sauvage, elle ne se découvre qu’à pied, à travers un sentier étroit qui serpente encadré de parois verticales.
La tempête de neige se développe au loin sur le Mont Ventoux.
https://www.youtube.com/watch?v=4tJw8dn5xCk
Aux Colombets, les vieux arbres gris, argentés, sous un faible soleil dans un écrin verdâtre de buis et de chênes verts, révèlent des corps maigres et fragilisés par l’hiver.
Toujours au Colombets, les chênes verts regroupés en famille se parent d’une lueur chaude lorsque la lumière effleure leur tête. Dans l’ombre, les feuillages virent au gris vert, dans une couleur insaisissable.
L’église de Bedoin est ma dernière peinture avant rangement du matériel. Temps gris, pluie, vent froid, j’hérite d’un bon refroidissement qui m’accompagnera plusieurs jours après mon retour.